Carnet noir: Paul Auster, du début à la fin
Américain au succès français, l’auteur disparu de la Trilogie new-yorkaise laisse le souvenir d’un écrivain sophistiqué rayonnant d’humanisme. Souvenirs d’un ami
Thierry Raboud
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«Tout le monde le croyait mort.» Il savait commencer, Paul Auster, alors on lui emprunte l’incipit de son Livre des illusions, roman de deuil et de coïncidences, son meilleur peut-être, pour dire que si l’écrivain a disparu, mardi à l’âge de 77 ans, ses personnages continueront à nous le faire croire vivant.
Et notamment le vieillissant Baumgartner, ultime alter ego donnant son nom à un roman tout juste paru, le dernier. C’est un labyrinthe miroitant aux horizons forcément testamentaires, qui commence par une chute dans l’escalier et se termine sur une embardée – mais Baumgartner, «le vent dans la figure et du sang suintant encore de la blessure à son front», se relève pour aller chercher de l’aide. La vie est accidentelle, les héros éternels.
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