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Troubles psychologiques et discriminations

Le vécu de Ludmila lui permet d’aborder ses études en psychologie avec une meilleure conscience. Mélodie Rossier
Le vécu de Ludmila lui permet d’aborder ses études en psychologie avec une meilleure conscience. Mélodie Rossier
Publié le 11.08.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Parle-moi de ta cause!

Ludmila Meichtry, 26 ans, déplore l’invisibilité des troubles psychiques et les discriminations subies par les personnes qui en souffrent.

«La première fois que je me suis retrouvée aux urgences psychiatriques, je me disais que je n’avais pas le droit d’y être car j’étais juste triste. Dans ma tête, si j’arrivais à faire des blagues, c’est que j’allais bien. J’ai mis du temps à me rendre compte que j’étais en dépression. De manière générale, je trouve qu’il y a une méconnaissance sociétale des maladies qui ne sont pas physiques.

J’ai appris le mot «psychophobie» assez tard, cela a mis en lumière des discriminations que j’avais vécues en tant que personne souffrant de troubles psychiques. Adolescente, j’ai eu des périodes d’envies suicidaires et c’était compliqué d’en parler. Autour de moi, c’était un sujet à éviter: on se mettait en colère, on me trouvait glauque ou on me disait d’être plus positive. Parfois aussi, on pensait que mon avis n’était pas valide. Pourtant, ce n’est pas parce qu’une personne est dans un état émotionnel difficile qu’il faut la discréditer. Je pense que les gens ne se rendent pas vraiment compte des difficultés que vivent les personnes malades psychiquement.

Je souffre actuellement de dysphorie prémenstruelle et la récurrence de ces émotions est pesante. On pourrait penser que c’est plus facile depuis que j’ai un diagnostic… mais même si je sais ce que j’ai, cela n’empêche pas que la semaine avant mes règles je me sens au plus mal alors que je ne peux rien y faire. Il faut aussi veiller à éviter les insultes psychophobes. Quand je travaillais au McDonald’s, j’entendais des gens se traiter de «schizo» ou de «taré». C’est violent pour les personnes concernées. Alors moi aussi, j’essaie de surveiller mon langage.

Au final, je vois personnellement beaucoup de positif à ma maladie. Grâce à mon vécu, j’ai dû apprendre à me revaloriser. A présent, je peux facilement expliquer comment je fonctionne et j’identifie très vite des mécanismes de pensée malsains. C’est enrichissant dans mon couple et dans mes relations.» Mélodie Rossier

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