La Liberté

Nous n’avons plus de vie de famille

Marie Michel-Winiger a pris sa plume pour témoigner.
Marie Michel-Winiger a pris sa plume pour témoigner.
Publié le 26.05.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Lettre de nos aînés

Chers lecteurs, il est temps que je vous donne des nouvelles depuis un home touché par le virus.

Je suis une résidente de l’EMS de Billens, et suis âgée de 95 ans. Je tiens avant toute chose à remercier ici le personnel pour sa cordialité à notre égard durant la crise actuelle. Nous, les résidents, espérons malgré tout bientôt avoir à nouveau la liberté d’avant, car franchement dit, nos journées sont un peu longues.

Ce virus nous a rendus vulnérables. Pour nous les résidents, il est important de nous sentir soutenus dans les mauvais jours. Nous avons également besoin d’encouragements, même si la vie nous épargne les soucis de l’avenir.

Quitter ses amis pour vivre dans un home, ce n’est pas gai, mais avec du temps et de la bonne volonté, nous parvenons à accepter la situation.

Je crois cependant que le beau temps reviendra et je souhaite tout le bonheur à tous les malades, ainsi qu’un bon rétablissement. Nous, les résidents, souhaitons de notre côté que les EMS puissent bientôt rouvrir leurs portes à tous. Car nos proches nous manquent terriblement.

Pour ma part, durant ce confinement forcé, je vis très mal le fait de ne pas pouvoir sortir de ma chambre et de voir mes enfants comme j’en ai envie. Pour moi, c’est la pire des épreuves que cette situation m’a imposée, car ainsi, on n’a plus de vie de famille.

Par rapport à la vie du dehors, le manque que je ressens le plus, c’est de ne pouvoir sortir quand j’en ai envie, aller m’installer aux terrasses des restaurants, y voir les amis que j’ai connus dans mon ancien métier de restauratrice. Le manque de vie sociale est une dure épreuve que ce virus nous impose.

Marie Michel-Winiger Résidente, Billens


» Cette opération de solidarité est lancée de concert avec d’autres quotidiens régionaux de Suisse romande: Le Quotidien Jurassien dans le Jura, Arcinfo à Neuchâtel, Le Journal du Jura (Berne francophone) et Le Nouvelliste, en Valais. La Côte, basée à Nyon, et le magazine Générations se sont également joints au mouvement.

Mais la solidarité ne se confine évidemment pas aux seules rédactions. C’est pourquoi nous vous lançons un appel, à vous, chers lecteurs: écrivez vous aussi votre lettre à nos aînés et faites-nous la parvenir par courriel à l’adresse suivante: redaction@laliberte.ch. Nous publierons les plus belles dans nos prochaines éditions.

 

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