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Rupture avec l'OMS: l'UE appelle Washington à reconsidérer sa décision - le continent se déconfine

Donald Trump, qui avait déjà coupé la contribution financière accordée par son pays à l'OMS, a mis en exécution sa menace de couper les ponts avec l'agence onusienne (archives). © KEYSTONE/EPA Bloomberg POOL/AL DRAGO / POOL
Donald Trump, qui avait déjà coupé la contribution financière accordée par son pays à l'OMS, a mis en exécution sa menace de couper les ponts avec l'agence onusienne (archives). © KEYSTONE/EPA Bloomberg POOL/AL DRAGO / POOL
"La coopération et la solidarité mondiales par le biais d'efforts multilatéraux sont les seuls moyens efficaces et viables de gagner cette bataille à laquelle le monde est confronté", ont déclarév Ursula von der Leyen et Josep Borrell. © KEYSTONE/EPA/OLIVIER HOSLET
"La coopération et la solidarité mondiales par le biais d'efforts multilatéraux sont les seuls moyens efficaces et viables de gagner cette bataille à laquelle le monde est confronté", ont déclarév Ursula von der Leyen et Josep Borrell. © KEYSTONE/EPA/OLIVIER HOSLET
"La coopération et la solidarité mondiales par le biais d'efforts multilatéraux sont les seuls moyens efficaces et viables de gagner cette bataille à laquelle le monde est confronté", ont déclarév Ursula von der Leyen et Josep Borrell. © KEYSTONE/EPA/OLIVIER HOSLET
"La coopération et la solidarité mondiales par le biais d'efforts multilatéraux sont les seuls moyens efficaces et viables de gagner cette bataille à laquelle le monde est confronté", ont déclarév Ursula von der Leyen et Josep Borrell. © KEYSTONE/EPA/OLIVIER HOSLET


Publié le 30.05.2020


L'Union européenne a appelé samedi Washington à reconsidérer sa décision de rompre avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle a appelé à la solidarité face au coronavirus, qui continue de tuer même si le déconfinement se poursuit, surtout en Europe.

"La coopération et la solidarité mondiales sont les seuls moyens efficaces de gagner cette bataille à laquelle le monde est confronté", ont déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell.

Vendredi, Donald Trump, qui avait déjà suspendu la contribution financière accordée par son pays à l'OMS, a mis à exécution sa menace de rompre avec l'agence onusienne. Il l'accuse depuis le début de la pandémie de complaisance avec la Chine, où le coronavirus est apparu en décembre avant de se répandre à travers la planète.

Les Etats-Unis, traditionnellement premiers bailleurs de fonds de l'OMS, vont "rediriger ces fonds vers d'autres besoins de santé publique urgents et mondiaux qui le méritent", a-t-il déclaré.

Richard Horton, rédacteur en chef de la prestigieuse revue médicale britannique The Lancet, a dénoncé une décision "folle et terrifiante". Il a accusé Washington de "joue(r) au voyou en pleine urgence humanitaire".

Lawrence Gostin, professeur au O'Neill Institute for National and Global Health Law à l'université de Georgetown et collaborateur de l'OMS, a mis en doute sa légalité à deux titres: les Etats-Unis ont signé et ratifié un traité d'adhésion à l'OMS et les crédits sont votés par le Congrès américain.

Levée des restrictions

En Europe, avec l'amélioration de la situation sanitaire, les gouvernements continuent de lever les restrictions imposées à leurs populations. L'Italie a ainsi rouvert au public samedi la Tour de Pise, et la capitale ukrainienne Kiev a fait redémarrer ses centres commerciaux et hôtels.

En France, la population a pu renouer avec ses parcs et jardins. A Vienne, le public était au rendez-vous vendredi lors de la réouverture d'un de ses plus vieux cinémas, l'Admiral Kino, l'un des premiers d'Autriche à reprendre les projections, avec un maximum autorisé de 100 spectateurs.

L'Inde a également annoncé un assouplissement du confinement: à partir du 8 juin, édifices religieux, hôtels, restaurants et centres commerciaux pourront rouvrir, en dépit d'un nouveau record quotidien de contaminations dans ce pays qui compte 85'000 cas dont 5000 mortels.

Le président de la Macédoine du Nord Stevo Pendarovski a en revanche prolongé de deux semaines l'état d'urgence dans le pays après une aggravation de l'épidémie qui a fait 16 morts et une centaine de nouveaux cas en trois jours.

Aggravation au Brésil

La situation s'aggrave aussi au Brésil, qui avec 27'878 décès est devenu le cinquième pays le plus endeuillé au monde, derrière les Etats-Unis (102'836), le Royaume-Uni (38'161), l'Italie (33'229), la France (28'714), et devant l'Espagne (27'121). Des scientifiques estiment toutefois que les chiffres réels brésiliens sont vraisemblablement bien pires.

Dans le monde, la pandémie a fait au moins 364'362 morts depuis son apparition, selon le dernier bilan établi samedi par l'AFP à partir de sources officielles. Près de six millions de cas ont été diagnostiqués.

Merkel n'ira pas à Washington

Face au risque de contamination, la chancelière allemande Angela Merkel a refusé de se rendre en personne à un sommet du G7 aux Etats-Unis en juin, comme l'a proposé Donald Trump. Ce dernier souhaitait faire de cette réunion en chair et en os un symbole de normalisation, alors que la pandémie continue de plonger l'économie mondiale dans la crise.

Aux Etats-Unis, le gouverneur de l'Etat de New York Andrew Cuomo a annoncé qu'il prévoyait une levée partielle du confinement pour la ville de New York la semaine du 8 juin si les indicateurs de santé publique sont satisfaisants. New York est de très loin la ville la plus touchée au monde par le coronavirus, avec plus de 21'000 morts.

Les restaurants et salons de coiffure de Los Angeles, principal foyer de Covid-19 en Californie, ont eux été autorisés à rouvrir sous réserve des précautions d'usage. Dans cet Etat, le chômage, quasi inexistant avant la pandémie, frappe 24% des 40 millions d'habitants.

ats, afp

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