Etre Suisse ne met à l’abri de rien. Par exemple, quand la Cour européenne des droits de l’homme a condamné «la Suisse» pour son inaction climatique, cela m’a mis de travers. J’ai été énervé aussi de voir des compatriotes boire du petit-lait à l’annonce de cette sentence.

Tout cela m’a agacé pour une raison simple: «la Suisse», c’est moi. C’est-à-dire quelqu’un de libre et de souverain qui n’a pas de bons ou mauvais points à recevoir de l’étranger. Avec cela, je vis avec mesure et la nature m’est sacrée. Enfin, en nain de jardin peu pollueur, il me plairait de connaître le bilan carbone des juges qui m’ont condamné à Strasbourg. Histoire de le comparer avec le mien…

Bien beau le clinquant, mais c’est toujours un peu faux

Quand je prétends être «la Suisse», je sais que neuf millions de personnes peuvent dire pareil. Et ce que j’aurais dû préciser en premier, c’est que je suis «la Suisse» du siècle dernier. Il ne s’agit pas d’une lamentation mais d’un const