Les mots du blocus
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Aliona Gloukhova » «Je n’ai jamais connu Ana, mais je raconte son histoire, comme si Ana était mon amie»: c’est sur les traces d’une chercheuse que la narratrice du roman De l’autre côté de la peau d’Aliona Gloukhova se lance. Il en résulte un voyage à la poursuite de Guennadi Gor, figure littéraire du temps du blocus de Leningrad. Cela, jusqu’à l’avoir dans la peau.
La narratrice brosse la vie d’Ana, depuis son enfance imaginative et sa jeunesse où faire l’amour tarde: «Faire l’amour, c’est facile, c’est dans ton corps», lui dit-on. Dans son corps, oui! Comme l’amour, la poésie est une expérience intime, qu’Ana pousse jusqu’à la soutenance d’une thèse sur Gor. Et le lecteur suit ces deux destins féminins que rapproche un poète méconnu. Le livre débute sur un ton de simplicité précise, colorée de mots russes. Narration qui, par contraste, met en valeur les mots d’Ana, ceux d’un vécu poétisé dans un journal intime. Par la traduction entre autres, elle s’associe aussi à celle