La Liberté

Un modéré pour le Labour britannique

Publié le 06.04.2020

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Elections » Le centriste et europhile Keir Starmer a été élu samedi à la tête du Parti travailliste britannique. Il succède à Jeremy Corbyn.

Ancien avocat de 57 ans, responsable depuis trois ans du Brexit pour les travaillistes, Keir Starmer faisait figure de favori. Il l’a emporté avec 56,2% des voix, face à ses deux rivales quadragénaires, Rebecca Long-Bailey et Lisa Nandy.

Dans une allocution télévisée diffusée juste après son élection, Keir Starmer a immédiatement promis de dépasser les nombreuses divisions qui rongent le parti: sur la ligne radicale ou plus libérale que doit adopter le Labour, mais aussi entre eurosceptiques et pro-UE sur le Brexit, ou encore sur la gestion de l’antisémitisme, que Jeremy Corbyn n’a pas su endiguer.

«Au nom du Labour, je présente mes excuses», a déclaré Keir Starmer. Il s’est engagé à «extirper le poison» de l’antisémitisme, «tache sur le parti», se démarquant clairement de son prédécesseur, qui n’avait fait part de ses regrets que tardivement et du bout des lèvres. En raison de la pandémie de coronavirus, le nom du vainqueur n’a pas été annoncé comme prévu au cours d’une conférence mais, plus modestement, sur le site internet du parti. Les candidats avaient enregistré à l’avance leurs discours en cas de victoire.

Perçu comme habile mais peu charismatique, Keir Starmer s’est engagé à conduire à nouveau le parti au pouvoir après sa cinglante défaite aux législatives de décembre face au premier ministre conservateur Boris Johnson. Des bastions populaires traditionnellement acquis aux travaillistes avaient été perdus. Il s’agissait de la seconde défaite électorale pour Jeremy Corbyn depuis son élection surprise à la tête du parti en 2015 grâce au soutien massif de la base, et de la pire depuis 1935 pour le parti.

Les prochaines élections législatives sont prévues en 2024. «Il y a vraiment beaucoup de ressentiment et de méfiance», explique Steven Fielding, expert politique à l’Université de Nottingham, à l’AFP. «Le premier défi sera de mettre une équipe en place qui apparaîtra comme ayant la capacité d’unifier le parti». Comme les chefs des autres partis de l’opposition, Keir Starmer a été convié par Boris Johnson à participer cette semaine à un briefing sur l’épidémie. atS/AFP

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