La Liberté

Entre inquiétude et renouveau

Si le temps peut paraître long durant le confinement, les activités ne manquent pourtant pas. © Kaziwa Raim
Si le temps peut paraître long durant le confinement, les activités ne manquent pourtant pas. © Kaziwa Raim
Publié le 31.03.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

J’ai testé pour vous! » En ces charmants temps de pandémie du coronavirus, il vaut mieux avoir les nerfs solides. Entre mauvais sang et bons moments, la crise sanitaire n’est pas de tout repos.

Qui aurait cru que je serais amenée à rédiger un tel article? Tester une pandémie, ce n’est pas quelque chose qui se prévoit: ça te tombe dessus sans prévenir et ça te laisse joliment confuse. Avant l’annonce officielle du Conseil fédéral, la crise sanitaire me semblait lointaine, floue. J’avais le sentiment naïf que la Suisse serait miraculeusement à l’abri de cette épidémie. Force est de constater que j’avais tort.

Depuis le 13 mars, je suis passée par tous les états: insouciance, scepticisme, inquiétude, panique, colère, tristesse et impuissance. Tous les jours, les nouvelles me sautent au visage: tant de contaminés par-ci, tant de morts par-là, les mauvaises nouvelles affluent et me donnent le vertige. Je m’inquiète pour tous ces milliers d’inconnus vulnérables et le fantôme de leurs visages glisse entre mes doigts quand je me lave les mains.

N’étant formée ni dans le domaine de la santé ni dans celui du commerce alimentaire, j’ai décidé d’aider la société à ma manière, c’est-à-dire en restant chez moi. Le confinement volontaire, ça n’a l’air de rien comme ça, mais c’est pour moi la meilleure manière de réaliser mon devoir le plus civil. Refuser de risquer de contaminer les personnes vulnérables, voilà l’expression de ma solidarité.

A présent, les jours s’enchaînent et le temps me paraît comme dilaté. Confinée entre mes quatre murs, je donne un coup de main à ma mère qui, elle, travaille toujours à l’accueil extrascolaire avec les enfants, et à ma petite sœur âgée de 12 ans. Entre tâches ménagères et aide aux devoirs, je n’échappe pas pour autant au télétravail journalistique et à la rédaction de mes travaux académiques, et c’est tant mieux. Jour après jour, je découvre une nouvelle manière de vivre, plus douce, plus lente, plus sereine. J’ai enfin le temps de peindre, de lire, de méditer et de vivre pleinement. Plus la peine de courir quand le monde est en pause.

A vrai dire, je n’ai qu’un seul espoir: que notre société tire des leçons de cette crise mondiale, aussi bien dans le domaine de la santé que dans la sphère privée. Peut-être en ressortirons-nous avec une nouvelle façon d’envisager la vie, qui sait? Pour ma part, ça ne fait aucun doute.

Kaziwa Raim

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11