Derrière nos écrans, tout est réel
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Lettre à nos aînés » Va-t-on manquer de tendresse? C’est la première question que je me suis posée quand j’ai commencé à comprendre ce qu’il se passe. Mais je n’ai pas tout de suite compris. C’est venu à la suisse, en toute discrétion, sans déranger. D’abord un mail de mon employeur qui conseille d’arrêter de se faire la bise. Un mètre de distance sociale. Puis un mètre cinquante. Ensuite deux mètres. Et enfin, rester chez soi. L’équation semblait implacable: plus le virus gagnait du terrain, plus les centimètres se creusaient entre nous.
Alors oui, j’ai eu peur de manquer de tendresse. Ne plus voir mes parents, ne plus les serrer dans mes bras (les serrais-je suffisamment, avant?), ne plus faire la bise à mes collègues, ne plus pincer les joues de mes sublimes neveux, ne plus danser avec mon