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«Elle a un entourage très sain»

Patron du demi-fond suisse, Louis Heyer se réjouit de l’évolution constante d’Audrey Werro

Christiane Nuoffer, l’entraîneur, et sa protégée Audrey Werro s’embarquent dans la bonne direction. © Alain Wicht-archives
Christiane Nuoffer, l’entraîneur, et sa protégée Audrey Werro s’embarquent dans la bonne direction. © Alain Wicht-archives
Publié le 05.08.2023

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Athlétisme » Patron du demi-fond à Swiss Athletics, Louis Heyer ne tarit pas d’éloge envers la Fribourgeoise Audrey Werro, spécialiste du 800 m, et son clan. «C’est un diamant brut, qui s’embarque dans la bonne direction avec son entourage», explique le Biennois.

A-t-on raison de s’enflammer en ce qui concerne le potentiel d’Audrey Werro?

Louis Heyer: Clairement. Et pour plusieurs raisons. Premièrement, elle a un talent incroyable. Deuxièmement, elle a une morphologie incroyable. Troisièmement, elle a une marge énorme en ce qui concerne l’entraînement. Elle s’entraîne beaucoup moins que les autres athlètes valant moins de deux minutes. Quatrièmement, elle a encore beaucoup à apprendre, notamment au niveau tactique. C’est un diamant brut, qui s’embarque dans la bonne direction avec son entourage. Elle a un entourage très sain, ce qui est rare. C’est un gage de succès. Même s’il n’y a aucune garantie, ça augmente ses chances.

N’est-ce pas finalement idéal d’avoir un entourage limité en nombre de personnes?

Il y a plusieurs couches dans un entourage. La première, ce sont les parents et les coaches. La deuxième, ce sont les managers, les sponsors, la fédération suisse. De nombreux managers lui tournent autour. Mais ils préfèrent faire sans. Julien (Nuoffer, époux de sa coach Christiane Berset) gère les sponsors et les demandes des médias. Personnellement, je m’occupe de lui trouver des meetings.

Quel est le rôle de Swiss Athletics dans son développement?

Nous avons une collaboration très saine avec ses proches. On lui avait proposé de rejoindre pour la première fois un programme jeunesse alors qu’elle avait 15 ans. Elle fait désormais partie du programme World Class Potential, ce qui représente 15 000 francs par an. Pour ma part, j’essaie avant tout d’apprendre à Christiane (Nuoffer) les rouages du métier, les subtilités des différents événements. Si on veut qu’Audrey devienne forte, il faut que Christiane le devienne aussi. On fait tout pour qu’elle accompagne Audrey dans chaque grand championnat. On a de nombreuses discussions. A Swiss Athletics, on n’est pas juste là pour la soutenir en compétition. On aide aussi à planifier le contenu des entraînements. On l’accompagne dans son apprentissage.

Comment jugez-vous sa progression?

Elle m’impressionne depuis bien longtemps par ses qualités physiques. Mais quand elle se plante, elle se plante en beauté, comme lors des séries des européens de Munich l’été dernier. Est-ce qu’elle se met à paniquer quand elle est coincée dans le peloton? Gérer cette situation est en tout cas son grand défi des prochaines années. Quand elle court en tête, elle est impressionnante, comme dimanche dernier aux championnats de Suisse dans une course pourtant assez lente. Elle en impose déjà tellement au niveau national que même des athlètes de la trempe de Lore Hoffmann et Rachel Pellaud l’ont laissée faire en finale. Mais pour briller sur la scène internationale, elle devra apprendre à courir de manière plus tactique.

Que peut-on attendre d’elle aux mondiaux de Budapest (19-27 août), ses premiers en élite?

Elle doit pouvoir atteindre les demi-finales (top 24). Les demi-finales, c’est une loterie avec trois courses et le système de deux qualifiées à la place par série et deux au temps. Mais avec un peu de chance aussi, elle peut parfaitement se hisser en finale. ATS

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