La Liberté

Entre l’ennui et la nostalgie

Beaucoup de joueurs n’évoluent pas dans un club de leur pays d’origine. Ils sont séparés de leur famille

Publié le 30.03.2020

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Football » Dans un football moderne qui a gommé les frontières, de nombreux joueurs évoluent dans des championnats hors de leur pays d’origine. Mais ils se retrouvent isolés loin de leurs familles en cette période de confinement pour se protéger du coronavirus. L’épidémie de Covid-19, qui a brutalement stoppé toute compétition sportive, est venue bouleverser le quotidien des joueurs, les laissant sans perspective de reprise concrète et avec, comme seule possibilité de s’entretenir, des séances en solitaire ou au mieux menées par visioconférence pour préserver un semblant d’esprit d’équipe.

«C’est une façon de garder contact les uns avec les autres, de conserver une forme de routine, parce que je pense que c’est important», avait expliqué l’entraîneur de Brighton, Graham Potter, qui anime une séance matinale commune par vidéo. «Tous nos gars sont ici au Royaume-Uni. C’est pour ça qu’il est important que l’on reste en contact et qu’on échange régulièrement, pour s’assurer que tout le monde va bien.» «Ils sont loin de leurs familles, leurs familles leur manquent, c’est quelque chose que nous comprenons. Nous en avons conscience, mais nous avons pensé qu’il était plus sûr de limiter les déplacements internationaux et qu’ils restent à la maison en sécurité», a-t-il complété.

Coincés chez eux

D’autres clubs ont laissé leurs stars prendre l’avion pour rentrer dans leur pays d’origine, à l’instar du Paris SG, qui a autorisé Neymar, Thiago Silva ou encore Edinson Cavani à retourner au Brésil et en Uruguay avant que des restrictions de voyage ne soient mises en place pour le confinement. A l’inverse, certains joueurs se sont retrouvés coincés chez eux lorsque les premiers cas de Covid-19 se sont déclarés dans des équipes professionnelles.

C’est le cas de l’ailier espagnol de Chelsea, Pedro, obligé de s’isoler dans son domicile londonien quand son coéquipier Callum Hudson-Odoi est devenu le premier joueur de Premier League atteint par la maladie. «C’est dur de ne pas pouvoir voir mes enfants», qui vivent à Barcelone, avait-il confié à la radio espagnole Cadena SER, «mais j’imagine qu’il y a beaucoup de gens comme moi».

Le coach espagnol de Birmingham (D2), Pep Clotet, a choisi, lui, de renvoyer sa famille en Espagne avant que l’état d’urgence n’y soit décrété, mais de demeurer en Angleterre au plus près de son équipe. «Je suis coincé entre deux mondes. J’ai le sentiment de ne pas faire mon travail correctement. Je n’arrête pas de me dire «peut-être que je devrais rentrer?» mais je ne peux pas parce que je dois travailler.»

Profiter de sa famille

«Evidemment, je m’ennuie un peu puisque ça fait deux semaines que la quarantaine à la maison a démarré», a expliqué le gardien polonais de la Juventus Wojciech Szczesny à Sky Sports Italia. «Je suis seul à Turin parce que ma famille est repartie en Pologne. Maintenant, je dois reconnaître que je suis plutôt tranquille. Je dors beaucoup», a-t-il ajouté. Mais pour certains joueurs, cette pause inattendue est bienvenue, leur permettant de passer davantage de temps avec leurs proches, loin du rythme effréné des matches que connaissent habituellement les internationaux.

«C’est bizarre parce qu’il y a toujours du foot qui vient, d’habitude», a expliqué le milieu de terrain international argentin (65 sélections) de Séville Ever Banega à l’AFP. «Quand la Liga s’arrête, il y a les matches internationaux. Même l’été, on a les rencontres d’avant-saison, a-t-il détaillé. Cela nous fait rater beaucoup de moments avec ceux qu’on aime. Du coup, ce que je fais surtout, c’est de profiter du temps avec mes enfants, ma femme, prendre du plaisir en famille.» ats

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