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L’angoisse de la faillite pour les clubs

Le monde du ballon rond en Europe tremble. Le coronavirus attaque où ça fait mal: au porte-monnaie

Il faudra patienter pour retrouver des stades pleins (comme ici celui de l’équipe de Schalke 04). © Keystone-archives
Il faudra patienter pour retrouver des stades pleins (comme ici celui de l’équipe de Schalke 04). © Keystone-archives
Publié le 27.03.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Football » Soudain privés de revenus par l’interruption des compétitions à cause du coronavirus, de nombreux clubs européens voient s’épuiser leur trésorerie à court terme, une situation «intenable». Et c’est tout l’écosystème du sport le plus populaire au monde qui est menacé.

Si les mastodontes comme le Bayern Munich ou Barcelone admettent avoir quelques réserves, les clubs professionnels n’ont, dans leur immense majorité que très peu de temps devant eux. «Cette situation est clairement intenable, témoigne le président du club écossais d’Aberdeen, Dave Cormack. Aucun club, quelle que soit sa taille ou son niveau d’investissement, ne peut supporter une absence totale de revenu pendant une période qui pourrait aller de trois à six mois.»

Même à huis clos

Même le président de la toute puissante Ligue allemande, organisatrice de la Bundesliga qui génère plus de quatre milliards d’euros de chiffre d’affaires, sent venir la catastrophe: «Si on ne joue pas à huis clos dès que possible, ce n’est plus la peine de se demander si on fait un championnat à 18 ou à 20 clubs: parce que nous n’aurons même plus 20 clubs professionnels», avertit Christian Seifert.

«Si nous restons deux mois sans jouer, nous pouvons redresser la situation», tempère pour sa part le président du syndicat des clubs de la L1 française, Bernard Caïazzo. «Si c’est quatre mois, mais que nous terminons nos compétitions domestiques et européennes, les clubs peuvent s’en sortir à condition que la saison prochaine se termine dans les délais», ajoute-t-il.

Sommes colossales

Pas de matches signifie pas de droits télé et pas de recettes au guichet: les deux principales sources de revenus des grands championnats se sont soudain taries. Partout, les sommes en jeu sont colossales. En Angleterre, si la saison ne reprend pas, les clubs de Premier League devront collectivement rembourser 762 millions de livres (891 millions de francs) aux diffuseurs BT Sports et SkySports. En Italie et en Allemagne, les experts ont évalué les pertes totales (droits TV plus billetterie) à plus de 700 millions d’euros, et jusqu’à 400 millions en France, toujours en cas d’arrêt total de la saison.

D’où l’insistance de toutes les ligues à vouloir reprendre à huis clos dès que possible, pour au moins récupérer les droits des diffuseurs: «Notre priorité numéro un doit être de disputer les matches qui restent à jouer et de finir la saison, même sans spectateurs», reconnaît le responsable marketing du club allemand de Schalke 04 Alexander Jobst. «Les revenus médias et sponsors sont vitaux pour nous et pour tous les clubs professionnels.»

Car les clubs, coronavirus ou pas, doivent continuer à payer les salaires, leur plus gros poste de dépense. En France, plusieurs ont déjà recouru au chômage partiel (Lyon, Marseille, Monaco...), alors qu’en Bundesliga, les joueurs ont souvent proposé spontanément de renoncer à une partie de leurs salaires (Mönchengladbach, Bayern Munich, Borussia Dortmund notamment). ats

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