La Liberté

Une remise en question s’impose

Lucie Monney, Bulle

Publié le 02.02.2024

Temps de lecture estimé : 1 minute

Les décideurs, qui ne donnent pas de détails sur les raisons d’un licenciement avec effet immédiat en raison de la «protection de la personnalité», ne devraient-ils pas commencer par le respect de la personne? Le respect de la personne de Frédéric Ducrest, victime principale, mais également de tous les enseignants qui ont voulu signaler des problèmes d’application découlant de certains choix dans la conduite pédagogique du canton.

Frédéric Ducrest est probablement le meilleur enseignant que j’ai eu de tout mon parcours. Quand on lui reproche d’avoir des idées des années 1950 alors que j’ai expérimenté tout le contraire, je trouve qu’on s’approche dangereusement des pourtant profonds abysses de l’absurde. Cela fait fâcheusement penser qu’on licencie le directeur qui a eu l’audace de transmettre les interrogations des enseignants au lieu de les museler. Car finalement, en lisant l’article du 27 janvier («Licenciement sur fond de malaise»), on ne trouve pas d’autre explication que celle d’avoir fait remonter les doutes et inquiétudes du corps enseignant et d’avoir été transparent envers ce même corps enseignant quant à une demande de réexamen d’un avertissement.

L’école ne sert-elle pas aussi et peut-être surtout à enseigner l’esprit critique, si cher à M. Ducrest? Ces instances ne devraient-elles pas en faire usage et accepter de se remettre en question? Ce licenciement fait peur dans une Suisse qui se targue de sa démocratie participative et de sa tradition du consensus.

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