Le dispositif de ce documentaire, d’ailleurs lauréat vendredi dernier du Prix du meilleur film suisse de cette catégorie, est particulier. Depuis toujours intéressée aux problèmes d’asile en Suisse, la zurichoise Lisa Gerig propose au spectateur de se faire le témoin de quatre différentes auditions entre des demandeurs d’asile, dont la vie est menacée dans leur pays d’origine, et des collaborateurs du Secrétariat d’Etat à la migration (SEM). Des situations qui sont ici rejouées pour les besoins du film.

Au moyen d’une grammaire de cinéma simple et efficace faite de plans fixes, champs-contrechamps et vues d’ensemble, le film expose avec précision et une objectivité maximum le déroulement de ces entretiens très protocolaires. L’auteure a bien sûr dû sélectionner des moments plutôt que d’autres mais elle n’use en tout cas pas d’effets de montage ou de caméra qui auraient pu modifier la perception des rapports de force entre les demandeurs d’asile et les inspecteurs. La cinéaste