Art brut: A Lausanne, les univers minutieux et merveilleux de Magalí Herrera
De nationalité uruguayenne, Magalí Herrera a créé dans une grande intensité – demeurant parfois plusieurs jours sans manger ni dormir – des univers mystérieux, célestes, aquatiques, d’une grande poésie. Son travail est présenté à la Collection de l’art brut à Lausanne jusqu’au 1er septembre.
Aurélie Lebreau
Temps de lecture estimé : 5 minutes
«Si j’existe un peu, c’est grâce à vous.» Ces mots sont de l’artiste uruguayenne Magalí Herrera (1914-1992), destinés à Jean Dubuffet, artiste également et grand révélateur de l’art brut. De 1967 à 1974, ces deux-là entretiennent une correspondance foisonnante et certainement essentielle pour Magalí Herrera qui s’était mise à dessiner et peindre dès le milieu des années 1960.
Débarquant à Paris de Montevideo, en avril 1967, pour se perfectionner en arts plastiques sur les encouragements de sa famille, elle visite par hasard l’exposition Art Brut au Musée des arts décoratifs de Paris, forte de 700 œuvres issues de la collection personnelle de Jean Dubuffet. Un choc pour celle qui travaille comme journaliste en Uruguay. Elle découvre un univers dont elle ignorait tout et qui lui apparaît cependant totalement familier.
«Ça va la bouleverser. Et alors qu’elle ne parle pas un mot de français, elle achète le catalogue et se met à le traduire entièrement, à l’aide d’un dictionn